La polémique qui vient de surgir entre Lleyton Hewitt et Mats Wilander les deux champions de tennis pose une question très intéressante de droit. L’histoire est la suivante :
Nicolas Kroon, joueur suédois des années 80 (il a atteint son meilleur classement en 1989 en étant 46ème joueur mondial) avait pris l’habitude de ponctuer les points importants gagnés d’un signe de la main phalanges orientées vers le front (voir photo en annexe de Lleyton Hewitt). Ill avait surnommé ce signe le “VITCH” qui correspond de façon argotique à l’expression suédoise « for sure ».
Ce signe est en fait devenu réellement connu du public lorsque l’autre joueur suédois Mats Wilander s’est mis à l’utiliser systématiquement lors d’un Open d’Australie. Depuis lors, ce signe a été repris par bon nombre de sportifs que ce soit en tennis, en football ou même en natation (notamment par le nageur asutralien Grant Hackett).
Cette histoire est d’ailleurs détaillée sur le site http://www.sidespinproductions.com/about.php#vicht Or, Lleyton Hewitt, l’actuel n° 21 du tournoi professionnel ATP célèbre pour ses sonores come on, qui est un des « vichters » les plus célèbres (voir la photo prise à la conférence de presse de la Masters Cup de 2004) vient d’annoncer qu’il lançait une collection de tee-shirts dont la signature est le célèbre « come on » mais reprend aussi un logo correspond au ¦ vicht !
Et c’est là que commence la discussion juridique ! Mats Wilander et Niclas Kroon considèrent qu’Hewitt n’aurait pas dû prendre le vicht qu’ils ont créé et popularisé comme logo identifiant sa collection de tee-shirts (cela d’autant plus que Kroon est en train de lancer sa propre collection avec ce logo !) et dénoncent l’entourage de Hewitt qui serait principalement motivé par l’appat du gain.
Le père de Kroon aurait déposé à la fin des années 80 la marque Vicht et peut-être le logo au niveau européen mais étant décédé entre temps Kroon doit chercher dans ses archives. Il est cependant probable que la marque n’a pas été maintenue en vigueur.
Il existe très peu de jurisprudence sur ces questions d’appropriation de gestes sportifs inventés.
Généralement, le geste devient notoire en association avec le nom du sportif qui l’a inventé “ par exemple la superbe pirouette Biellman du nom de la patineuse suisse ou encore le saut du scorpion du gardien de football colombien René Higuita http://video.google.com/videoplay?docid=8871328437790701379 et il est admis par la communauté sportive que l’on puisse reprendre ledit geste lors d’un match ou d’une exhibition.
Parfois même le geste participe de l’évolution de la discipline comme cela a été le cas avec le saut : depuis 1968, les sauteurs utilisent la technique dite du « saut en Fosbury », qui a permis à son inventeur, l’Américain Dick Fosbury, de remporter son épreuve. Il est donc à souhaiter que ce dossier donne lieu à une suite judiciaire pour que cela puisse enrichir la jurisprudence !